Nom: Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis)

Taille : 28 à 34 cm
Envergure : 56 à 60 cm
Poids : 250 à 350 g
Caracteristique: En plumage hivernal, le Grèbe à cou noir peut être facilement confondu avec le Grèbe esclavon Podiceps auritus,dont la taille, la coloration et la silhouette générale sont très proches. Séparer ces deux espèces est alors délicat dansles secteurs où ils hivernent ensemble. Par rapport à ce dernier, il s’en distingue par des critères de structure : formedu bec retroussé (droit chez l’esclavon), silhouette plus arrondie car il gonfle le corps comme le Grèbe castagneuxTachybaptus ruficollis [8] (silhouette plus allongée chez l’esclavon), front vertical (aplati chez l’esclavon) et decontraste : le sombre des joues descend bien en dessous de l’oeil (les parotiques sont entièrement blanches chezl’esclavon, le noir se limitant à la calotte au dessus de l’oeil). La délimitation est floue entre les zones noires etblanches de la tête.En vol le Grèbe à cou noir apparaît plus rond et la barre blanche alaire s’étend des secondaires à une partie desprimaires alors que le Grèbe esclavon, plus élancé, possède une barre blanche restreinte aux secondaires .En France, l’espèce se reproduit principalement dans le centre du pays et localement dans le nord et l’est : le Forez,la Brenne, la Sologne, la Dombes, la Lorraine et le Nord-Pas-de-Calais. La nidification a également été constatéedans une moindre mesure en Picardie, Normandie, Ile-de-France, Pays-de-la-Loire, Champagne-Ardenne, Auvergne,Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Camargue, complexe de l’Etang de Berre) et Roussillon [bg19]. Il est aussi nicheuroccasionnel en Mayenne et dans l’Yonne. Les populations hivernantes, principalement littorales, se concentrent surles sites majeurs suivants de la façade atlantique (Bretagne) à la Méditerranée : l’étang de Berre dans les Bouchesdu-Rhône, la Rade de Brest dans le Finistère, le Golf du Morbihan, les étangs de Thau et de Bagnas etmontpelliérains dans l’Hérault.Le Grèbe à cou noir fréquente les étangs de piscicultures et les étangs intérieurs possédant à la fois des surfacesdégagées et de la végétation rivulaire (Carex, Phragmites) et aquatique abondante. Il occupe occasionnellement lesbassins de décantation. Sur les sites de nidification, il s’associe très souvent, de manière sympatrique, à des coloniesde Mouette rieuse Larus ridibundus [14] ou de Guifette moustac Chlidonias hybridus. La proximité de colonies detelles espèces fournit une protection aux grèbes à cou noir vis-à-vis des prédateurs et augmente le succès de lareproduction.
Régime alimentaireLe régime alimentaire du Grèbe à cou noir varie en fonction du milieu dans lequel il évolue et de la période del’année. Il se nourrit d’insectes (adultes et larves de Coléoptères aquatiques et terrestres, phryganes, punaisesaquatiques, larves de libellules, éphémères et Diptères), mollusques, amphibiens, poissons (perche, gobies) etcrustacés qu’il capture à la surface de l’eau ou en profondeur. En été, sa nourriture se compose essentiellementd’insectes picorés sur l’eau ou happés dans l’air [7 ; bg7]. En période de reproduction, le Grèbe à cou noir consommeprincipalement des invertébrés aquatiques [7 ; bg15].En France, il niche depuis le début du XXe siècle où les premiers cas de reproduction sont notés en Dombes [4]. Il aensuite progressé régulièrement depuis l’inventaire de MAYAUD en 1936 [bg45]. Entre 1970 et 1975, on évaluait lapopulation nicheuse à 200-300 couples [bg70].La population nicheuse française se situe entre 1 200 et 1 500 couples [bg2]. En région Centre, le noyau principalréside en Brenne avec un effectif globalement stable de 150-250 couples [LPO Brenne, comm. pers.], mais fluctuantparfois fortement d’une année sur l’autre, et en Sologne (40-110 couples) [F. PELSY, comm. pers.] où la populationtend à se stabiliser, voire à décroître légèrement après une augmentation régulière de 1970 à 2000 [3 ; 12]. Depuis ledébut des années 2000, il a tendance dans cette région à s’étendre vers des départements limitrophes comme l’Indreet-Loire : six couples en 2003 et 12 en 2004 [1]. La population rhônalpine représente près de la moitié de lapopulation nationale avec 300-350 couples dans le Forez et 200-300 couples en Dombes. Ces effectifs sont, commepour la Brenne, stables, mais soumis à des variations annuelles importantes [bg6]. Dans le Nord-Pas-de-Calais, latendance est à l’augmentation (140 couples) depuis son implantation en 1983 en Picardie [bg67]. Les étangs lorrainsaccueillent une population plus réduite (60 couples) et dont les effectifs sont en stagnation.Dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, une nidification régulière est uniquement constatée sur le complexe del’Etang de Berre (étangs Pourra et Citis) depuis 1995 pour environ 10-15 couples [6]. En Normandie, l’espèce sereproduit depuis le début des années 1980 [11].Son statut de conservation en France est considéré comme « rare », la tendance de ses effectifs nicheurs et hivernantsétant à l’augmentation. Abritant moins de 10% de la population nicheuse européenne, la France constitue toutefoisune zone d’hivernage importante pour l’espèce, regroupant plus de 11% de la population biogéographique duPaléarctique Occidental [bg53].La population hivernante française, dont la tendance est à l’augmentation, varie entre 10 000 et 16 000 individuscomptés en janvier [bg42-non publié]. Parmi les principaux sites d’hivernage, l’Etang de Berre dans les Bouches-du-Rhône est aujourd’hui l’un des plus importants du Paléarctique Occidental. Sur ce site, l’effectif hivernant aprogressivement augmenté, passant de quelques centaines à un millier d’individus au début des années 1980 [9] à4 000 à 5 000 actuellement [bg42-non publié]. Cet accroissement est probablement corrélé à l’effondrement deseffectifs en Camargue et sur le Lac Léman
Identification: Petit grèbe au corps arrondi et trapu, et à l’arrière apparaissant nettement tronqué en raison de la brièveté de la queue.Le front abrupt et la calotte légèrement pointue, proéminente au dessus des yeux, lui confèrent une tête plutôt carrée.Le bec, de couleur noire, est fin, pointu et nettement retroussé. L’adulte revêt un plumage nuptial très raffiné enmars-avril. Il se reconnaît alors aisément à sa coloration noir brillant étendue au niveau des parties supérieures, ducou et de la tête. Les flancs, brun-roussâtres tranchent avec le reste du corps noirâtre. Une touffe de longues plumesdorées se déploie en éventail, à l’arrière de l’oeil, vers les cotés de la tête, recouvrant entièrement les couverturesparotiques. L’iris est rouge.En vol, on note sur le bord postérieur de l’aile sombre, la présence d’une zone blanche, au niveau des plumessecondaires, atteignant les primaires les plus internes.Le plumage internuptial, acquis majoritairement en septembre, est nettement plus terne et assez sombre. Le dessus, lacalotte, la nuque et les joues sont noirs. La couleur sombre des couvertures parotiques, à délimitation floue, descendnettement en dessous de l’oeil. La gorge et les cotés de la nuque sont blancs. On distingue également une zonesombre bien visible à l’avant du cou. Les flancs sont gris foncés.Les jeunes présentent un plumage identique à celui des adultes internuptiaux, avec toutefois, les parties sombres plusbrunes.La mue se déroule essentiellement entre la mi-février et la mi-avril, puis de fin-août à fin-octobre [2 ; bg7].Le cri consiste en des sifflements clairs et plaintifs. Lors des parades nuptiales, il émet un trille aigu et prolongé
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